Les masques de protection made by Mady Mode

Depuis l’arrivée du Coronavirus au pays, le port du masque par les habitants de la ville de Kinshasa n’était pas obligatoire mais avec le taux de personnes contaminées qui s’accroît quasi tous les jours, les autorités ont exigé à ce qu’il soit de rigueur. Au départ, les masques coûtaient pour le dire un bras. Dans les pharmacies, les prix atteignaient parfois la somme de 3000 francs congolais. Puis du jour au lendemain, ils sont devenus accessibles. Des vendeurs ambulants se les procurent auprès des couturiers, des super-marchés les proposent dans les rayons et des usines spécialisées dans le textile en fabriquent en quantité industrielle.
J’ai profité de cette occasion pour recontacter Madeleine Kambala, jeune couturière issue de l’Institut des arts et Métiers (ISAM) avec qui j’avais travaillé il y a 3 ans afin de savoir si elle en fabriquait tout en étant confinée chez elle.
Et c’est le cas, un autre entretien avec elle était nécessaire; je préviens tout de suite, nous avons correspondu par mail pour être prudentes. 😉
1. Bonjour Mady, comment te portes-tu en cette période de confinement?
Bonjour! je vais bien merci.
2. Dis-nous comment tu organises tes journées …
Elles ne sont pas aussi planifiées qu’avant; j’improvise, je me repose, réfléchis à certains projets.
3. Il y a quelques temps les gens se plaignaient du prix élevé des masques vendus en pharmacie; pourquoi les couturiers ont-ils traîné les pas pour en confectionner?
J’en fabriquais en petite quantité et les distribuais gratuitement puis les gens m’ont en sollicité petit à petit.
J’ajouterai également pour ma part que le niveau de protection des masques devrait être garanti pour la clientèle et tant que ce n’était pas mis au point, elle n’en voulait pas.
4. Certains masques réutilisables en tissu vendus à travers divers points de la capitale ne respectent pas les normes sanitaires. L’on constate soit que les ficelles ne tiennent pas ou se détachent facilement après trois ports, ne sont pas bien fixés pour ne citer que ces exemples. Est-ce le cas pour ceux que tu confectionnes?
Non. Ceux que je confectionne respectent les normes sanitaires, les patrons utilisés pour les coudre sont ceux qui ont été mis en ligne à la disposition du public par l’Association française de normalisation (AFNOR) et celui du Centre hospitalier universitaire de Grenoble (CHU).
5. Expliques-nous comment tu procèdes …
La procédure est simple pour les initiés, je commence par prélever les mesures, puis je les place sur les différents patrons que j’ai à portée de main pour ensuite passer à la découpe des différents modèles de masques qui seront cousus par après. En gros, c’est cela pour éviter d’entrer dans les détails.
6. Les masques que tu couds facilitent-ils une bonne respiration, une fois portés?
Oui! ils permettent aux gens de respirer facilement et d’être à leur aise.
7. A quel prix fixes-tu tes masques? pourquoi ce chiffre?
Je les vends 1500 francs congolais / la pièce; je trouve que le prix est raisonnable.
8. Pour ceux qui sont intéressés par ton travail et veulent se procurer tes masques, comment te contacter?
Il suffit de passer sa commande via appel normal ou message whatshapp au +243 89 42 73 337.
9. Quels conseils donnes-tu à la population qui, pour la plupart reste sceptique face à ce virus en ne voulant pas respecter les gestes barrières?
Je leur dirai juste que la pandémie est bel et bien réelle et présente dans notre pays, se protéger et le faire vis-à-vis des autres tout en respectant les gestes barrières reste le plus important : garder la distanciation sociale d’1 mètre, se laver les mains et les désinfecter à tout moment, porter le masque, rester chez soi et ne sortir qu’en cas de nécessité.
Infos pratiques
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